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Cancérologie

Publié le 25 nov 2010Lecture 2 min

Café contre cancers oropharyngés

Dr A.Londero
Mais une étude épidémiologique récente, publiée en juin 2010 dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, journal de l’American Association for Cancer Research, semblerait montrer de façon convaincante que la consommation de café peut significativement diminuer le risque d’apparition des cancers oropharyngés.
  Cette étude a colligé les données de 5 139 patients et 9028 contrôles recrutés dans le cadre de 9 études épidémiologiques réalisées par le groupe de recherche INternational Head And Neck Cancer Epidemiology (INHANCE) permettant d’obtenir une puissance statistique élevée. Il apparaît que les patients consommant du café tous les jours de façon régulière et importante présentent une diminution d’environ 40% du risque de développer un cancer de la cavité buccale ou de l’oropharynx en comparaison avec la population de non-buveurs de café (odds ratio  =  0,61  ; intervalle de confiance 95%: 0,47-0,80 pour les buveurs de plus de 4 tasses de café/j par rapport aux non-buveurs). Cette diminution du risque n’est pas présente pour les cancers du larynx, ni lors de la consommation de thé (où l’on retrouve également de la caféine). Ceci semblerait indiquer un effet local et spécifique du café. Les données concernant la consommation de café décaféiné étaient trop peu nombreuses pour permettre une analyse statistique. Ces résultats concernant les cancers ORL, semblent confirmer d’autres études plus anciennes qui mettent en évidence un effet favorable analogue pour ce qui est du risque de survenue du cancer de la prostate, ou des cancers cérébraux comme le glioblastome. En prenant en compte le mauvais pronostic des cancers oropharyngés, ces constatations épidémiologiques incitent à poursuivre les recherches concernant le rôle du café dans la prévention de ces cancers. Une meilleure connaissance des doses, de la durée et de la chronologie de l’apport de café ainsi que l’élucidation des mécanismes physiopathologiques expliquant cet effet protecteur pourraient avoir à terme des conséquences pratiques en matière de prévention primaire ou secondaire. Le fait de savoir s’il faut préférer le café allongé à « l’américaine » ou un expresso serré à « l’italienne » est un autre débat qui n’a pas été tranché dans cette étude coécrite par des équipes américaines et milanaises !

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