Complications consécutives à la mise en place d’un dispositif intraveineux implantable de longue durée chez des patients traités par chimiothérapie pour un cancer des VADS

Cette étude prospective (2005- 2008) monocentrique a inclus 109 patients sur 120 (11 dossiers inexploitables) ayant bénéficié d’une pose de dispositif implantable intraveineux de longue durée pour un traitement par chimiothérapie pour un cancer des voies aérodigestives supérieures. La pose du dispositif unique (Celsite SP301 Braun®) a été effectuée au bloc opératoire sous anesthésie locale, avec cathétérisation après abord vasculaire par dissection. Pas d’antibioprophylaxie ni d’anticoagulation au long cours. Dans 62 cas (57 %), le geste a été effectué par un chirurgien senior. La population était essentiellement masculine (n = 94), d’âge moyen égal à 60 ans (extrêmes de 36 à 80 ans). Douze patients avaient une trachéotomie ou une trachéostomie, et 15 avaient reçu une radiothérapie cervicale. Le vaisseau cathétérisé était : veine céphalique (n = 90), veine jugulaire externe (n = 14), veine jugulaire interne (n = 5). Le nombre de jours de port moyen par patient était de 703 jours. Au total, 10 complications (9,2%) : 2 aiguës par 2 hématomes et 8 tardives (2 thromboses, 5infections, 1 déplacement du dispositif). Il n’a pas été retrouvé de lien statistique entre la survenue d’une complication et la réalisation du geste par un chirurgien en formation, le sexe du patient, le côté cathétérisé, la présence d’une trachéotomie, les antécédents de radiothérapie cervicale et le nombre de jours de port. Cette étude démontre que les complications de cette technique sont rares, sous couvert d’une technique rigoureuse pour la pose et pour les manipulations par le personnel soignant. Elle permet de faire apparaître l’inutilité d’une antibioprophylaxie ou d’une anticoagulation au long cours.