Cancérologie
Publié le 24 déc 2024Lecture 3 min
Carcinome épidermoïde des VADS : le bénéfice du suivi par TEP scan au 18-FDG
Denise CARO, d’après la communication du Dr Camille Clément (CHRU Brest)
Le suivi après traitement d’un carcinome épidermoïde des voies aéro-digestives supérieures (VADS) est assez bien codifié. Il repose sur la réalisation d’un TEP scan au 18-FDG ou d’une TDM ou d’une IRM, 3 à 6 mois après le traitement ; ensuite la surveillance est surtout clinique, tous les 2 mois la première année, tous les 3 mois la seconde, puis on espace progressivement le suivi jusqu’à 5 ans avec un contrôle annuel. Il est également recommandé de pratiquer une imagerie thoracique en raison de l’incidence élevée des cancers pulmonaires métachrones.
Les données de la littérature montrent que la détection précoce des récidives améliore la survie des patients et que le TEP scan au 18-FDG offre une meilleure détection des récidives infracliniques que la TDM ou l’IRM(1-4). Dès lors, il s’agissait de vérifier qu’une surveillance annuelle par TEP scan au 18-FDG permettrait une détection plus rapide des récidives et que cela augmenterait la survie, comme cela a été montré récemment par une équipe américaine(5).
L’étude cas-témoin rétrospective multicentrique, présentée par le Dr Camille Clément (CHRU de Brest) avait pour objectif d’évaluer la survie globale à 3 ans chez les patients suivis par TEP scan au 18-FDG (à 3 ou 6 mois puis 6 mois plus tard et ensuite tous les ans) et chez ceux avec un suivi conventionnel (SC). Tous les patients (> 18 ans) avaient eu un traitement curatif entre 2017 et 2020 avec une rémission complète à 6 mois. Le mode de suivi était choisi par le chirurgien : 508 avaient un SC et 189 un suivi TEP scan au 18-FDG. À l’inclusion, les patients du groupe TEP scan fumaient et consommaient plus d’alcool et avaient davantage de localisations oropharyngées et de radiothérapie. Les patients du groupe SC avaient eu plus de chirurgie (correspondant à davantage de localisations primitives de la cavité orale).
À l’issue de l’étude, la survie globale à 3 ans était plus élevée dans le groupe TEP scan que dans le groupe SC (83,5 ± 2,8 % vs 73,4 % ± 2,1 % p = 0,008), alors que les patients étaient en moins bon état général et avaient un risque plus élevé de récidive à l’inclusion.
Après ajustement des co-variables-âge, sexe, antécédents oncologiques, tabagisme, éthylisme, stade, localisation primaire, traitement- le suivi TEP scan au 18-FDG conservait un bénéfice en termes de survie (OR= 0,56 [IC95% 0,397-0,795] p = 0,001).
La survie à 3 ans après détection d’une récurrence était meilleure dans le groupe TEP scan (64,5 ± 9,8 % vs 38,2 ± 5,2 % p = 0,005). Plus étonnant, le bénéfice du suivi TEP scan existait pour tous les sta des de lésions (même précoces). « Il est possible que le bilan initial par TEP scan ait détecté des récidives que le SC n’avait pas vues », a dit le Dr Clément.
En revanche le bénéfice du suivi TEP scan n’était significatif que pour les lésions de la cavité orale, le nombre réduit des autres localisations n’a pas permis d’atteindre la puissance statistique suffisante pour montrer une différence entre les groupes.
« Bien que notre travail ait certaines limites (étude rétrospective, différentes méthodes pour affirmer la réponse complète et choix du suivi par le chirurgien), nos résultats confirment ceux d’une étude monocentrique menée à Brest(6) et de l’étude américaine déjà citée(5), a conclu le Dr Camille Clément. Le suivi des carcinomes épidermoïdes des VADS par TEP scan au 18-FDG à M3, M6, M12 et M24 augmente la survie globale à 3 ans. »
D’après la communication du Dr Camille Clément (CHRU Brest) au cours de la session Quoi de neuf en cancérologie
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