Publié le 18 nov 2021Lecture 2 min
La Covid s’en va… et la nature a horreur du vide !
Colas TCHÉRAKIAN, Service de pneumologie, hôpital Foch, Suresnes ; Centre de compétence des déficits immunitaires ; Centre de référence des éosinophiles (CEREO)
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On commençait à s’apaiser. La relâche se voit partout, malgrél es consignes de conserver les mesures barrières. Certes il ya 20 à 40 % de risque d’infection par le virus delta chez les doubles vaccinés, mais les gens ont bien compris que ces infections sont, dans plus de 90 % des cas, sans gravité. Alors les mesures barrières tombent progressivement. Et l’infection Covid ne remonte pas (encore) dans un pays où la population est massivement vaccinée. Nous voyons encore des cas à l’hôpital, parfois vaccinés, mais souvent dans un contexte d’anomalies immunitaires sous-jacentes. Le rattrapage par la troisième dose boost aura-t-elle raison du variant delta ?
Mais l’accalmie aura été de courte durée. C’est la vengeance des virus oubliés depuis deux ans. Souvenez-vous l’année dernière, il n’y avait pas eu d’épidémie de grippe ni de virus respiratoire synticial (VRS). Le VRS est le premier à revenir. Alors qu’il est souvent responsable d’un simple rhume, il peut être également responsable de bronchiolite amenant les nourrissons et les personnes fragiles en réanimation. On le redécouvre mais le VRS tue chaque année plus de 14 000 adultes aux États-Unis (Falsey ARet al. N Engl J Med 2005). Et l’épidémie monte vite et semble plus sévère que les années précédentes. L’épidémie avait déjà fait parler d’elle cet été aux États-Unis. Il faut dire que bien protégé derrière nos masques notre système immunitaire s’était mis au repos.
Le problème c’est que la vaccination anti-VRS n’est pas encore disponible et les molécules antivirales que nous testions il y a plus de deux ans dans le service sont toujours indisponibles. Certes il y a le palivizumab, prophylaxie des formes graves mais réservé à une population d’enfants ultra-sélectionnés.
C’est comme ça quand la recherche avance au rythme traditionnel. Depuis qu’on sait qu’on peut concevoir un vaccin, le produire et vacciner une planète en quelques mois, on se désespère de voir des nouveau-nés mourir aujourd’hui d’une maladie aussi ancienne. Et la même chose nous guette pour la grippe, où l’on s’attend à une épidémie sévère car il n’y a pas eu de stimulation de l’immunité collective l’année dernière.
La bonne nouvelle c’est qu’on peut se vacciner contre la grippe et la Covid le même jour alors foncez !
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