Publié le 12 jan 2012Lecture 2 min
Attention aux plantes !
Dr Geneviève Démonet
L’engouement actuel pour les produits naturels a remis à l’honneur diverses préparations à base de plantes potentiellement allergisantes.
Le baume du Pérou est une résine extraite d’un arbre, le Myroxylon balsamum var. pereirae. Les cinnamates, vanilline et eugénol qu’il contient sont sensibilisantes. Il ne reste plus actuellement que 12 médicaments en contenant. Le benjoin est voisin du baume du Pérou. Il est dilué à 10 % dans l’alcool dans la teinture de Benjoin. On l’utilise en traitement des fissures, gerçures et engelures. On en trouve aussi dans des colles médicales et comme parfum dans des cosmétiques. Il peut provoquer des eczémas de contact bulleux particulièrement violents. Le tea tree oil (huile essentielle de l’arbre à thé) provient de la distillation du Melaleuca alterifolia, un arbre d’Australie de la famille des Myrtacées. Le succès actuel des produits naturels est responsable de sa fréquente utilisation comme antiseptique et anti-inflammatoire. On le trouve aussi dans des cosmétiques et des produits ménagers. Des cas de sensibilisation sont rapportés depuis quelques années avec des eczémas de contact mais aussi des érythèmes polymorphes. Lorsqu’il existe une sensibilisation au tea tree oil, les tests sont souvent conjointement positifs pour colophane, fragance mix et baume du Pérou. D’autres huiles essentielles sont allergisantes : lavande, pepermint, eucalyptus, laurier et cannelle qui peuvent provoquer des dermites de contact. Les astéracées sont à l’origine d’allergies immédiates et retardées. L’arnica est l’astéracée la plus utilisée en traitement local dans les petits traumatismes, sans que son efficacité ait jamais été prouvée scientifiquement… Le souci est aussi très employé (Calendula officinalis), la camomille un peu moins. Le lactone mix de la batterie standard ne permet pas de détecter toutes les allergies de contact aux astéracées. L’huile de nigelle est allergisante. Plusieurs observations d’eczémas de contact ont été publiées ainsi qu’un cas de syndrome de Stevens-Johnson. Les ruscogénines (topiques anti-hémorroïdaires), les extraits de Centella asiatica et de Rhus toxicodendron (même à dose homéopathique) peuvent être à l’origine de réactions allergiques. Il est toujours essentiel de tester les produits utilisés par les patients et, si possible, les composants de ceux-ci.
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