Publié le 22 fév 2023Lecture 2 min
Un début d’année en fanfare : une explosion de virus et les USA à contre-sens...
Colas TCHÉRAKIAN - Hôpital Foch, Suresnes
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Ce cru du CPLF 2023 aura été particulièrement riche et particulièrement suivi. On se retrouvait à l’époque pré-Covid. Des amphis combles, pour des présentations passionnantes. L’occasion pour les pneumologues de souffler entre deux épidémies virales, particulièrement intenses cette année. Il faut reconnaître que notre vie était devenue simple et répondait à l’équation : Fièvre +Toux + Dyspnée = Covid. Or, en cette fin d’année 2022 et en ce début 2023, nous avions dans le service pas moins de 6 virus concomitants, qui répondaient à cette équation : du VRS, de la grippe et du Covid mais aussi du para-inluenza virus, du rhinovirus et du métapneumovirus. Je vous renvoie à l’imagerie dans ce même numéro pour voir une pneumonie à métapneumovirus (p. 9). C’est sûr que c’est moins monotone... mais quelle surcharge de travail ! Entre les urgences saturées qu’il fallait faire éviter au patient et des patients qui ne trouvaient pas de médecin de premier recours (pour cause de grève ou d’absence de médecin traitant), je pense que nous avons tous été surchargés ! Nous garderons en mémoire l’hiver 22 comme le retour des virus, renvoyant la Covid au rang d’un virus banal parmi tant d’autres. Virus qui ont su nous rappeler que l’avenir sera antiviral comme le passé était antibiotique (ne vous inquiétez pas, après il reste le monde fongique et les antifongiques). Finalement, ce début d’année aurait pu ressembler à la fin de la précédente si je n’avais découvert avec stupeur que la FDA (Food and Drug Administration) a fait reculer la prise en charge de l’asthme de 50 ans ! En effet, elle vient d’approuver la vente d’un spray d’adrénaline en vente libre en pharmacie aux USA dans le traitement de l’asthme. Or, on sait que l’utilisation de bêta-agoniste de courte durée d’action (BCDA) seul est associée à un surcroît de mortalité dans l’asthme. C’est le cheval de bataille de GINA des 10 dernières années : pas de BCDA seul, même dans les asthmes légers. Car, là aussi les décès dans l’asthme répondent à une équation simple : BCDA seul + pas de corticoïdes inhalés = décès.
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