Publié le 27 fév 2011Lecture 2 min
Le conseiller en environnement intérieur est-il utile ?
Docteur Béatrice Jourdain
Dans un certain nombre de cas, les patients asthmatiques restent mal contrôlés en dépit d’un traitement maximal et d’une bonne observance thérapeutique. Dans ces cas difficiles, il peut être intéressant de bénéficier de l’expertise d’un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI), bien rompu à la détection des facteurs déclenchants et aggravants de la maladie asthmatique. Le CMEI agit idéalement après un examen allergologique complet en se rendant au domicile du patient pour y effectuer un bilan, réaliser des prélèvements et donner les conseils de mise en œuvre d’éviction de l’allergène.
Une équipe de pneumologues et d’allergologues de la région toulousaine a la chance de pouvoir faire appel à une CMEI. L’impact de ces visites à domicile et des actions qui ont suivi ont été évaluées. Il s’agit d’une étude observationnelle menée entre mars 2008 et janvier 2010. Deux cent soixante quinze patients ont été inclus, avec un âge moyen de 22 ans, dont autant d’homme que de femmes. Pour 72 % d’entre eux, le médecin en charge avait demandé une évaluation de l’habitat concernant l’exposition aux acariens. Deux cent logements sont contaminés par les acariens (72 %), 64 par cladosporium (23 %) et 57 par peniccilium (20 %). Les actions les plus souvent préconisées ont été la ventilation du logement et le changement du linge de lit. Ces actions ont été suivies totalement dans 64 % des cas et partiellement dans 62 %. Globalement, 61 % des patients ressentent une amélioration de leur état de santé suite à cette visite, et la note de satisfaction moyenne est de 7,7/10. Ces résultats sont intéressants et indique qu’une telle intervention est plutôt bénéfique. Cependant, en ces temps de restriction budgétaire, on aurait aimé disposer de résultats plus détaillés concernant l’amélioration de l’asthme chez ces patients après intervention (meilleur contrôle de l’asthme ou possible diminution du traitement) et de pouvoir les comparer à une action d’information « standard » sur les mesures d’hygiène à adopter en cas d’allergie. En effet, une analyse coût/bénéfice bien menée pourrait donner des arguments en faveur d’une démarche qui peut passer pour « un luxe » aux yeux de certains.
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