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Cancérologie

Publié le 07 juil 2016Lecture 4 min

Carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures : suivi post-thérapeutique

G. GERTNER, Paris - D'après les recommandations de la SFORL

La surveillance des patients traités pour un cancer des VADS est un élément essentiel de leur prise en charge qui incombe aux chirurgiens, radiothérapeutes et oncologues médicaux participant au bilan et au traitement de la maladie. Elle fait intervenir de nombreux soignants dans la rééducation et la prise en charge globale des patients. La surveillance ne se contente pas de rechercher une récidive mais évalue le contrôle de la maladie, les séquelles douloureuses et fonctionnelles du traitement et leur prise en charge, les conséquences psychologiques et leur répercussion sur la qualité de vie, la survenue de métastases et de deuxièmes localisations. Les comorbidités, souvent associées chez ces patients, et la fréquente intoxication alcoolo-tabagique justifient une surveillance spécifique, coordonnée au mieux par le médecin traitant.

Le premier bilan clinique, effectué dans un délai de 4 à 8 semaines après la fin du traitement, doit être précis et complet, et comporter un interrogatoire détaillé à la recherche de signes fonctionnels, un examen des VADS avec nasofibroscopie, la palpation de la cavité buccale et de l’oropharynx, et celle des aires ganglionnaires cervicales. Il est, par ailleurs, recommandé d’effectuer une endoscopie des VADS sous anesthésie générale chez les patients symptomatiques et si l’examen clinique est douteux ou incomplet. En revanche, un bilan d’imagerie par TDM et/ou IRM, 3 mois après la fin du traitement, doit être réalisé si on souhaite une imagerie de référence ou si l’examen clinique est difficile et, plus particulièrement, en cas de traitement non chirurgical. La TEP-TDM est optionnelle : elle est indiquée pour caractériser une adénopathie clinique ou radiologique persistante. Le patient doit être sensibilisé aux mesures hygiéno-diététiques nécessaires et être accompagné pour la suppression des facteurs de risque. On recherchera pendant les trois premières années une récidive loco-régionale.   Surveillance du patient La surveillance comporte des consultations systématiques avec l’éducation du patient sur les signes qui doivent provoquer une consultation anticipée. Elle doit être plus intensive chez les patients qui peuvent bénéficier d’un deuxième traitement à visée curative. Il n’y a pas lieu de doser en routine les marqueurs tumoraux sériques chez les patients présentant un cancer des VADS. Le scanner et/ou l’IRM ne sont pas systématiques, mais orientés par la clinique. Pour les patients difficiles à surveiller cliniquement et chez lesquels il reste une possibilité thérapeutique à visée curative, une imagerie est souhaitable. Le TEP-scanner n’est pas un examen de routine dans le suivi des récidives locales et régionales des cancers des VADS, mais il est recommandé dans les cas difficiles, surtout si le scanner ou l’IRM ne sont pas contributifs. La recherche de localisations métachrones des VADS repose sur l’examen clinique. Ce risque persiste à vie chez les patients alcoolo-tabagiques. L’imagerie et l’endoscopie sous anesthésie sont indiquées au moindre doute.     L'impact de l'alcool et du tabac dans le suivi Chez les patients fumeurs (ou n’ayant pas arrêté leur intoxication depuis au moins 15 ans), il y a lieu de pratiquer tous les ans une TDM thoracique si possible à faible dose et sans injection de produit de contraste. On recherchera par ailleurs pendant les 3 premières années une récidive loco-régionale. Il est recommandé de ne pas faire de dosage de marqueurs biologiques pour la recherche de métastases, mais de ne rechercher des métastases osseuses et hépatiques qu’en présence de signes d’appel cliniques. En cas de découverte de métastase(s) tardive(s) (au-delà de 3 ans), sans récidive locale, il est nécessaire de rechercher un autre cancer primitif. • On éduquera le patient à une bonne hygiène dentaire et à la nécessité d’une prophylaxie fluorée quotidienne à vie après le traitement. Il est recommandé une surveillance dentaire une ou deux fois par an. • Par ailleurs, il est recommandé d’évaluer les douleurs post-thérapeutiques et d’en apprécier le mécanisme de façon à adapter le traitement : – d’évaluer la fonction de l’épaule et de proposer, si nécessaire, des séances de rééducation à tout patient opéré d’un évidement ganglionnaire ; – d’organiser une prise en charge spécifique de la voix, de la parole et de la déglutition en fonction des séquelles : travail multidisciplinaire avec les orthophonistes et les kinésithérapeutes ; – de surveiller le poids à chaque consultation et, en cas de baisse pondérale, de confier le patient à un nutritionniste ; – de proposer le sevrage des intoxications alcoolo-tabagiques, au besoin en faisant appel à des consultations spécialisées ; – de prendre en compte le retentissement sur la qualité de vie du patient, sa vie familiale et socioprofessionnelle ; – et de savoir orienter le patient, si nécessaire, vers les réseaux et associations dédiés. Pour en savoir plus : retrouver l’intégralité de ces recommandations sur le site de la SFORL

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