Publié le 05 avr 2023Lecture 2 min
Le phénotype Asthme-PNS-Éosinophilie
Colas TCHÉRAKIAN - Service de pneumologie, hôpital Foch, Suresnes ; Centre de compétence des déficits immunitaires ; Centre de référence des éosinophiles (CEREO)
PNS tu as, jamais ton asthme ne guérira
La polypose naso-sinusienne (PNS) est une maladie fréquente (2 à 4 % de la population) avec une forte altération de la qualité de vie et à risque de rechute postopératoire, d’autant plus qu’il y a une triade de Widal.
Le pneumologue/allergologue qui prend en charge un asthme doit rechercher des arguments pour la PNS car sa présence :
- change le phénotype du patient et donc le traitement ;
- change le pronostic de l’asthme (qui ne guérit pas et est à risque d’évolution plus sévère) ;
- il est idéal d’avoir une filière de soins avec un ORL correspondant.
L’ORL qui identifie une PNS doit rechercher un asthme associé car :
- l’asthme est très fréquemment sous-estimé ;
- il est souvent plus sévère qu’il n’apparaît, car le patient reçoit des corticoïdes pour sa PNS qui aide au contrôle de l’asthme ;
- il est idéal d’avoir une filière de soins avec un pneumologue correspondant.
La PNS est aussi le reflet d’une maladie immunologique sous-jacente avec une immunité T2 éosinophilique qui fait le lit de l’asthme sévère éosinophilique et de la GEPA (granulomatose éosinophilique avec polyangéite, anciennement maladie de Churg et Strauss).
La PNS doit être un signal pour l’ORL d’une maladie systémique potentielle et idéalement être évaluée avec pneumologue avant toute décision de biothérapie.
En particulier, cela nécessite une évaluation biologique de l’éosinophilie préalable, surtout en cas d’intolérance à l’aspirine associée (Pérez-Novo CA et al. Int Arch Allergy Immunol 2004).
En effet, s’il y a une éosinophilie élevée, cela doit faire préférentiellement choisir un anti-IL-5 qui a montré une efficacité dans la PNS avec ou sans asthme associé (Han JK et al. Mepolizumab for chronic rhinosinusitis with nasal polyps (SYNAPSE). Lancet Respir Med 2021).
En cas de prescription d’anti-IL-4/IL-13 chez le patient hyperéosinophilique, cela nécessite de suivre l’éosinophilie et surveiller les signes systémiques à la recherche d’une éosinophilie symptomatique, rare mais potentiellement sévère.
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :