Publié le 28 avr 2023Lecture 3 min
Les Assises Face et Cou - Audiométrie dans le bruit
Hannah DAOUDI - D’après les communications de D. Bonnard et F. Venail
Il n’est jamais simple de choisir les sujets dont on souhaite faire un compte-rendu à la suite d’un congrès. La 26e édition des Assises Face et Cou qui a eu lieu à Cannes en février dernier n’échappe pas à la règle. Et ce d’autant que ce congrès comportait plus de 200 heures d’interventions d’experts lors d’ateliers, de cas pratiques, de cours, de forums, de masterclasses, de symposia, de sessions vidéo... aussi, nous vous présentons une sélection arbitraire de quelques interventions marquantes.
Les indications d’appareillages sont aujourd’hui basées sur une norme, sur l’audiométrie tonale et vocale dans le silence, mais aussi sur l’audiométrie dans le bruit, avec une indication d’appareillage en cas de différence de plus de 3 dB par rapport à la norme. L’appareillage peut être indiqué en cas d’audiométrie normale dans le silence, puisque l’on sait qu’elle ne permet pas, à elle seule, de prédire les performances dans le bruit.
L’audiométrie dans le bruit présente plusieurs indications : évaluer la stéréophonie ou le retentissement d’une audition monaurale, évaluer la gêne dans le bruit et réaliser un dépistage à grande échelle. Ce test peut être utilisé en dépistage, il détecte en général les pertes auditives plus tôt que l’audiométrie tonale, ou en diagnostic. Il a pour avantage de ne pas nécessiter de l’isolement d’une cabine, puisque moins sensible au niveau du bruit environnant.
Lors d’un test dans le bruit, on a toujours un signal de parole et un bruit. Pour la parole, différents supports sont disponibles :
– des logatomes, le plus élémentaire, type « aka » : pas de participation centrale, peu écologique (exemple : test de Dodelé, etc.) ;
– des mots : test plus écologique, mais met en jeu une plus grande compensation centrale (liste de Fournier, listes de Lafon) ;
– des phrases : test de compréhension plus global, avec participation centrale, proche de la vie réelle, mais difficulté d’avoir un matériel calibré (ex. : Matrix, MBBA, etc.). Pour le bruit, différents supports sont disponibles : un bruit stationnaire (bruit blanc — peu écologique — ou bruit rose — plus écologique) ou fluctuant (cocktail party, etc.).
Voici deux tests diagnostiques utilisés en pratique quotidienne :
le French Matrix test se base sur un modèle de phrase à syntaxe fixe et à sémantique imprévisible. Il est facilement transportable d’une langue à l’autre. C’est une procédure adaptative : si l’on se trompe le niveau de bruit diminue, si l’on a juste le niveau de bruit augmente. Il existe 14 listes de 20 phrases de 5 éléments. Ce test doit être fait en champ libre, de façon préférentielle sur plusieurs haut-parleurs ;
le VRB est inspiré du QuickSIN américain. Il est disponible sur la plateforme Hubsound (Biotone). Il y a deux versions : une version complète qui nécessite une grande cabine avec 5 haut-parleurs ; et une version plus simple avec un haut-parleur. Pour le bruit, il utilise une séquence fixe de l’OVG, présentant une synchronisation constante avec la parole. Les phrases sont issues du MBAA avec trois mots-clés à répéter. La procédure n’est pas adaptative, le niveau de bruit est progressivement croissant de phrase en phrase. Pour chaque phrase, le rapport signal sur bruit a été ajusté sur des sujets normo-entendants pour avoir 0 dB de perte RDB correspondant à 50 % d’intelligibilité.
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