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Apnées du sommeil

Publié le 19 nov 2024Lecture 3 min

Les prodiges du tirzépatide dans le traitement du syndrome d’apnée du sommeil

Jean-Louis SCHLIENGER, Strasbourg

Le syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) caractérisé par un excès d’hypopnées-apnées (HA) durant le sommeil et une hypersomnolence diurne, concerne au plus haut point tous ceux qui prennent en charge des sujets diabétiques. En effet, si l’excès de poids est le facteur de risque le plus important du SAOS, ce dernier est un facteur de risque d’insulinorésistance et de DT2 indépendant du poids. On estime que près de 30 % des sujets ayant un SAOS présentent un DT2 et que 20 à 50 % des sujets DT2 présentent un SAOS. La réduction pondérale permet d’optimiser ou d’éviter le traitement mécanique par PPP ou CPAP (pression positive continue des voies respiratoires) dont l’observance est souvent médiocre. Malheureusement perdre du poids de façon durable n’est pas chose aisée.

L’essai de phase 3 SURMOUNT-OSA, contrôlé, randomisé en double aveugle a évalué pendant 1 an l’intérêt d’une injection hebdomadaire de tirzépatide (Mounjaro®)(TZP) – double agoniste des récepteurs GLP-1 et GIP dont les performances sur la perte de poids n’ont à ce jour pas d’égal dans la pharmacopée – versus placebo (PBO) sur la fréquence des hypopnées-apnées mesurée par l’index IHA. Les 469 participants âgés en moyenne de 50 ans, obèses mais non diabétiques (IMC moyen = 39 kg/m2), présentaient environ 50 événements/heure. Ils ont été répartis en 2 groupes selon qu’ils étaient traités ou non par PPP à l’entrée dans l’étude. Dans le groupe non traité par PPP (n = 234) l’IAH moyen qui était de 51,5 é/h a diminué de -25,3 é/h sous TZP contre -5,3 é/h sous PBO avec une différence de 20 é/h (p < 0,001) et une perte de poids moyenne respective de 17,7 et 1,6 kg à la 52e semaine de l’essai. Dans le groupe traité par PPP, le TZP a été associé à une diminution de l’IAH de -29,3 é/h contre -5,5 é/h sous PBO avec une différence estimée à -23,8 é/h (p < 0,001) et une perte de poids respectivement de 19,6 et 2,3 kg (figure). Dans les 2 groupes, avec ou sans PPP, la réduction de l'IAH a été constamment assortie d’une réduction de la charge hypoxique. Il existait également une amélioration significative d’un score de qualité du sommeil, d’un score de risque cardiovasculaire, de la pression artérielle systolique et de la CRPus. Les effets indésirables plus fréquents sous TZP, principalement de nature gastro-intestinale, étaient la plupart du temps de gravité légère à modérée et n’ont pas empêché la poursuite du traitement (91,5 % des sujets sous TZP et 74,4 % sous PBO ont terminé l’étude). Figure. Évolution de l’index hypopnée-apnée et du poids sous tirzépatide et placebo dans le groupe sous PPP. Les résultats de l'étude SURMOUNT-OSA démontrent l'intérêt du TZP comme traitement pharmacologique de l’obésité chez les sujets porteurs d’un SAOS. L’impressionnante perte de poids imputable à ce double agoniste des incrétines interroge sur le potentiel du TZP comme traitement unique du SAOS chez les sujets obèses, qu’ils soient diabétiques ou non. Il reste à évaluer le bénéfice réel de cette molécule sur le risque cardiovasculaire dans le SAOS, ce qui n’avait pas pu être démontré sous PPP. Ces résultats confirment qu’une perte de poids importante améliore considérablement la qualité du sommeil et le risque cardiovasculaire des patients sous PPP… au point de pouvoir peut-être s’en passer… pour le plus grand confort des patients.

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