Publié le 30 déc 2024Lecture 2 min
Le poumon vous dis-je ! Et encore plus en hiver…
Colas TCHÉRAKIAN, Hôpital Foch, Suresnes
Depuis la transformation de la phtisiologie en pneumologie, cette dernière n’a cessé d’élargir son champ. Tant et si bien qu’il est difficile de rester alerte sur toutes les surspécialités de la pneumologie : onco-pneumologie, sommeil, pneumo-allergologie, pneumopathie infiltrante diffuse, asthme sévère, infectiologie, hypertension pulmonaire, ventilation non invasive…
D’ailleurs chacune de ces surspécialités a son groupe de travail et les avancées vont bon train. Qui n’a pas fait l‘expérience à la RCP d’oncologie de découvrir encore un nouveau TKI ou une nouvelle immunothérapie, sorti depuis la réunion précédente. Pourtant au milieu de cette surspécialisation, il nous faut garder un œil d’interniste, même sur les maladies qui semblent éminemment pneumologique comme la BPCO. On sait depuis longtemps que le fumeur qui baisse son VEMS a un risque x10 de développer un infarctus du myocarde par rapport au fumeur qui ne développera pas de BPCO(1). On sait également que c’est aussi vrai pour le risque de cancer(2).
La baisse du VEMS doit être considérée comme un marqueur de risque cardiovasculaire et carcinologique, en lien avec une inflammation systémique chronique.
Mais ce qui est plus important c’est de se souvenir que traiter la BPCO baisse aussi le risque de décès cardiovasculaire, une des trois principales causes de décès chez le patient BPCO. La triade virus, exacerbation et infarctus est aujourd’hui bien documentée. Avec un risque de décès après une exacerbation sévère multipliée par 40 chez le BPCO, en particulier de cause cardiovasculaire(3). Charge à nous alors pneumologues de protéger le cœur de nos patients en évitant les exacerbations !
À nous de rappeler également à nos collègues que :
– si vous êtes généraliste et que vous pensez à dépister le cancer du poumon par un scanner, demandez au radiologue d’évaluer les calcifications coronaires et… n’oubliez pas de faire soufflez votre patient, car traiter la BPCO baisse la mortalité de toutes causes et pas seulement respiratoire ;
– si vous êtes cardiologue, envoyez souffler votre patient coronarien. Il y a un risque sur trois qu’il soit BPCO et le pneumologue peut lui prescrire un traitement inhalé qui baisse le risque de décès cardiovasculaire en évitant les exacerbations.
Enfin, attention, garder son VEMS intact lorsqu’on fume n’est pas le totem d‘immunité contre le cancer et l’infarctus et l’arrêt du tabac est bénéfique à tous !
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