Publié le 11 fév 2009Lecture 2 min
Du bon usage des antibiotiques
Dr Jean-Marc Retbi
Le meilleur moyen de limiter le développement de la résistance bactérienne aux antibiotiques (AB) consiste à n’employer ces médicaments qu’à bon escient. Ainsi, il ne faut pas hésiter à remettre en question l’indication de l’antibiothérapie dans certaines affections. Par exemple, l’antibiothérapie systématique des sinusites maxillaires aiguës de l’adulte est de plus en plus controversée. Plusieurs propositions ont été faites afin de mieux cibler les sinusites maxillaires de nature bactérienne (et pas virale) : - réserver le traitement aux formes sévères (méta-analyses récentes) ; - repousser sa mise en route au 10ème jour d’évolution (recommandation de l’ECCAI) ; en attendant, on peut utiliser des corticoïdes par voie nasale ; - exiger une douleur infraorbitaire unilatérale avec rhinorrhée purulente et obstruction nasale du même côté et attendre >72 heures avant de commencer les AB (conclusions d’une enquête française). Cependant, l’antibiothérapie n’apporte pas de gain même quand ces symptômes sont présents ou que la symptomatologie dure depuis plus de six jours. Tous les produits récemment testés ne sont que non inférieurs aux produits anciens … Les établissements de santé doivent aussi mettre en œuvre des politiques visant à maîtriser la consommation des AB. Les actions concertées de l’unité d’hygiène, du service de pharmacie et du CLIN n’ont eu que des effets positifs dans un hôpital gériatrique de près de 200 lits, ouvert en 2001. Elles comprenaient le contrôle de la prescription d’AB (informatisée), la rédaction d’un référentiel de traitement des infections (avec mise à jour), la formation des prescripteurs, et des enquêtes sur le traitement des infections urinaires et respiratoires. En six ans, la consommation globale d’AB a été réduite d’un tiers : le nombre de jours d’antibiothérapie est passé de 222 à 147 pour 1 000 journées d’hospitalisation (JH) ; celle des fluoroquinolones a diminué dans les infections urinaires. Simultanément, la diffusion des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM) a diminué, et celle des Entérobactéries à bêta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) est restée stable. Il n’y a pas eu d’augmentation significative de la densité d’incidence des bactériémies (0,22/1000 JH en 2007 versus 0,15/1000 JH en 2001).
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