Environnement sonore et évaluation audiologique d’un groupe de 50 musiciens professionnels

L’objectif de l’étude consiste à évaluer l'environnement sonore quotidien et à apprécier son retentissement sur l'audition des 50 musiciens professionnels de la «Musique régionale Terre Sud-Est ». Les contraintes sonores des musiciens ont été mesurées par sonométrie environnementale et par dosimétrie individuelle dans différents lieux de répétition et de concert. L'évaluation audiologique a été effectuée chez les 50 musiciens et appariée avec 26 sujets contrôle à l'aide d'un bilan clinique classique, d'une audiométrie tonale liminaire et d’une audiométrie par balayage asservi jusqu'à 16 kHz (Audioscan®). Les niveaux d’exposition sonore quotidiens moyens ont été mesurés entre 88 dB(A) et 95dB(A), selon le registre musical et le lieu de répétition ou de concert. Les niveaux de pression de crête, enregistrés en dosimétrie individuelle, ont constamment dépassé 140dB(C). L’audiométrie tonale liminaire a permis de retrouver une élévation des seuils auditifs, entre 3et 8 Hz, dans 26 % des cas. L’audiométrie par balayage de fréquence a montré, pour les fréquences inférieures à 2 kHz, des seuils significativement plus élevés chez les musiciens que chez les sujets « contrôle ». De plus, 44 % des musiciens qui présentaient une perte auditive au-delà de 8 kHz avaient des seuils normaux en dessous de cette fréquence, ce qui rendait ce déficit indétectable en audiométrie clinique courante. L’augmentation de la perte auditive moyenne avec la durée de pratique musicale (de moins de 3 ans à plus de 15 ans) était significative seulement pour l’oreille gauche. Les niveaux sonores enregistrés justifient pleinement des mesures préventives, comme le port de protections auditives adaptées à la profession de musicien. L’audiométrie «hautes fréquences » a mis en évidence des pertes auditives qui seraient passées inaperçues lors d’une audiométrie conventionnelle.