Un marqueur biologique d’efficacité de la désensibilisation ?

Aucun marqueur biologique d’efficacité n’a été validé jusqu’ici. On ne dispose actuellement que de l’appréciation des scores symptomatiques, médicamenteux et de qualité de vie pour apprécier le résultat de l’immunothérapie spécifique. Même si la suppression de la phase allergique précoce, suivant le test de provocation allergénique in vivo, est associée à une inhibition de la libération d’histamine, les effets de l’immunothérapie sur la réactivité des basophiles ne sont pas encore complètement déterminés.  Un nouveau travail a été mené pour vérifier l’hypothèse selon laquelle la réactivité des basophiles est augmentée chez les allergiques au pollen de graminées après stimulation allergénique in vitro et que cette hyperréactivité est réduite chez les patients traités par immunothérapie spécifique. La réactivité des basophiles était mesurée par l’augmentation de l’expression des marqueurs d’activation de surface CD203c, CD63 et CD107a sur les basophiles CRTH2+. Ce travail a été réalisé sur les sérums de 7 patients allergiques au pollen de graminées non traités, 6 patients allergiques au pollen de graminées traités par immunothérapie et 9 sujets témoins non atopiques. Les sérums ont été incubés avec des concentrations croissantes d’un extrait de pollen de Phléole (P Pratense). Une augmentation dose-dépendante de la proportion de basophiles CD203c+, CD63+ et CD107a+ CRTH2+ a été observée après stimulation in vitro par le pollen de graminées chez les patients allergiques, mais pas chez les sujets témoins non allergiques. La réactivité des basophiles et la libération d’histamine étaient significativement réduites après immunothérapie spécifique au pollen de graminées. Ces résultats sont intéressants mais d’autres études sont nécessaires avant de préconiser l’utilisation en pratique clinique des marqueurs d’activation de surface des basophiles (CD203c, CD63 et CD107a) pour évaluer l’efficacité de la désensibilisation allergénique.