Les mécanismes de l’éternuement enfin dévoilés

L’éternuement est un rélexe qui permet d’expulser de nos fosses nasales les irritants et les pathogènes. Il est donc associé à de nombreuses pathologies inlammatoires nasales comme l’allergie ou les infections rhino-sinusiennes, en particulier virales. Il peut par sa fréquence et son intensité impacter significativement la qualité de vie. L’éternuement est également une source importante de diffusion des infections aéroportées puisqu’il a été montré que chaque éternuement peut produire jusqu’à 40 000 gouttelettes expulsées à une distance pouvant atteindre 8 mètres et restant présentes dans l’air ambiant pendant plus de 10 minutes.À titre de comparaison, un effort de toux ne produit que 3 000 gouttelettes ne perdurant dans l’atmosphère que moins de 5 minutes. Une équipe américaine vient d’élucider, dans un modèle murin (souris), les voies neurologiques et les neurotransmetteurs impliqués dans ce rélexe d’éternuement. Schématiquement, les neurones sensoriels de la muqueuse nasale, dont le corps cellulaire est situé dans le ganglion trigéminal, libèrent un neuropeptide — la neuromédine B — qui vient stimuler des neurones secondaires situés dans le tronc cérébral. Ces neurones activent ceux responsables de l’expiration dans la partie caudale du groupe respiratoire ventral, ce qui déclenche l’éternuement. Ce modèle animal pourrait avoir, à relativement brève échéance, des implications en termes thérapeutiques pour limiter la fréquence de survenue des éternuements. En particulier en comprenant mieux comment les virus interagissent avec ces voies neuronales dans le but de favoriser leur propagation grâce à nos éternuements. En ces temps de pandémie de Covid-19 et de variants récurrents, cette meilleure compréhension des mécanismes intimes du rélexe d’éternuement pourrait s’avérer primordiale pour réussir à mettre enfin « bas les masques ».