Publié le 04 nov 2022Lecture 2 min
Les formes rares des maladies fréquentes... sont plus fréquentes que les formes fréquentes des maladies rares
Colas TCHÉRAKIAN, Service de pneumologie, hôpital Foch, Suresnes ; Centre de compétence des déficits immunitaires ; Centre de référence des éosinophiles (CEREO)
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Dyspnée d’apparition progressive depuis trois mois chez un patient BPCO de 76 ans.
Les EFR objectivent plutôt une apparition d'un syndrome restrictif, VEMS 2,11 L (75 %), CV 3,22 L (84 %), Tiffeneau 65 %, CPT 5,97 L (87 %).
Le LBA retrouve une alvéolite très lymphocytaire avec 1 296 000 cellules/mL, lymphocytes 79 %, macrophages 7 %, PNN 4 %, PNE 10 %.
La recherche d’arguments cliniques et biologiques pour une maladie auto-immune ou de l’environnement (PHS) sont négatifs.
Finalement la PCR Covid sur le LBA est positive (faiblement à 32 de CT, en faveur d’un processus ancien) alors que la PCR nasale est négative avant la fibroscopie (tout comme la PCR grippe). Une PCR nasale de contrôle post-fibroscopie confirme la négativité.
Finalement, le diagnostic de pneumopathie organisée post-Covid est retenu devant :
– scanner compatible (lésion arciforme basale droite assez), la présence d’une immunité forte (sérologie Covid très positive) avec PCR nasale négative et une histoire acaractéristique, entourée en rouge) ;
– une histoire clinique compatible (autotest Covid positif chez sa compagne il y a 3 mois) ;
– un LBA très lymphocytaire avec PCR Covid positive ;
– l’absence d'argument clinico-biologique pour une connectivite ou une PHS.
Ce tableau de pneumonie organisée (toujours « cicatriciel » de l’infection ancienne) nous a fait proposer un traitement par corticoïdes oraux, sans traitement de l’infection elle-même, jugée résolue.
Et de rappeler qu’une pneumonie organisée dans les semaines qui suivent cette nouvelle vague, même sans éléments objectifs de contamination à la phase aiguë et asymptomatique comme ici, doit par sa fréquence, faire discuter une infection Covid comme origine.
Car la Covid est devenue une maladie fréquente à intégrer dans notre spectre diagnostique.
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