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Pneumologie

Publié le 16 jan 2025Lecture 4 min

Dépistage, vaccination, télésurveillance : quels temps forts au 29e Congrès de pneumologie de langue française ?

Karelle GOUTORBE, Reims

Du 24 au 26 janvier 2025 à Marseille, le Congrès de pneumologie de langue française (CPLF) sera dédié aux enjeux environnementaux et sanitaires. Marqué également par l’actualité, il se déclinera autour de sujets phares : dépistage du cancer du poumon (CP), détection de la bronchopneumopathie obstructive (BPCO), télésurveillance, vaccination… Comment s’annonce cette 29e édition ?

Avec pour fil rouge l’environnement et le changement climatique en lien avec les pathologies respiratoires, le CPLF 2025 ambitionne de s’inscrire dans une démarche d’écoresponsabilité. « Les pathologies respiratoires sont par définition des maladies environnementales, rappelle le Pr Chantal Raherison-Semjen (CHU de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe), présidente de la Société de pneumologie de langue française (SPLF). L’objectif est de sensibiliser aux facteurs environnementaux dans la survenue des maladies respiratoires (MR) ». Cette volonté fait écho au dernier rapport du GIEC, qui souligne le risque d’augmentation des MR au cours des prochaines décennies.   Vers un déploiement officiel du programme pilote de dépistage des cancers pulmonaires S’inscrivant parmi les objectifs du plan cancer 2021-2030, le dépistage organisé (DO) du CP reste un enjeu national, dont l’intérêt est démontré depuis plus d’une dizaine d’années (réduction de 20% de la mortalité). À la suite d’un appel d’offre, un projet a été déposé le 23 décembre auprès de l’Institut national du cancer (INCa) pour un vaste programme pilote de DO. Actuellement à l’étude, il ciblerait une population de sujets âgés de 50 à 74 ans avec un tabagisme de 20 paquets/années, actifs ou ayant arrêté depuis moins de 15 ans. Le dépistage serait réalisé sous forme de scanners thoraciques à faible dose sans injection : deux à un an d’intervalle, puis un tous les deux ans. Il recherchera les nodules suspects, mais d’autres anomalies seront également dépistées pour la BPCO, l’emphysème, les pathologies infiltrantes diffuses. Au-delà de la pneumologie, la détection pourra également concerner les calcifications coronaires et l’ostéoporose. Pour donner suite à cette étude, « on espère une mise en place formalisée d’un DO du CP pour les années 2030, souligne le Dr Hugues Morel (CHR d’Orléans). Sensibiliser les patients pour favoriser leur adhésion va être un enjeu essentiel ».   Détecter et surveiller les maladies respiratoires Outre le CP, le tabac et la pollution environnementale s’avèrent également des facteurs de risque importants de BPCO. « Au moins deux-tiers des patients présentant une obstruction bronchique ne sont pas diagnostiqués, précise le Pr Nicolas Roche (hôpital Cochin) en s’appuyant sur les résultats de l’étude CONSTANCES(1). Pourtant, il est recommandé de détecter les sujets ayant des signes d’appel : symptômes (toux, expectorations, dyspnée…), âge, consommation de tabac… ». Au scanner, les signes d’alerte sont la découverte d’un emphysème, d’un épaississement des parois bronchiques ou de mucus. Quant au suivi des MR, il bénéficie d’une avancée considérable. Depuis le 1er juillet 2023 et suite au programme ETAPES(2), la France est le premier pays de l’Union européenne à rembourser la télésurveillance dans quatre pathologies chroniques, dont l’insuffisance respiratoire. Actuellement, certains freins (technologiques, organisationnels et sociétaux) ralentissent sa mise en place en pneumologie. Mais à l’avenir, environ 200 000 patients, traités par oxygénothérapie à domicile, pourraient être télésurveillés et bénéficier d’une prise en charge. « La télésurveillance permet le déplacement des soins à domicile », ajoute le Pr Jésus Gonzalez (hôpital Cochin). D’ailleurs, un projet (Ventiladom), qui sera présenté lors du CPLF, a pour objectif d’utiliser ces outils de télésurveillance dès la mise en place de l’appareillage et de maintenir les patients à domicile.   Des nouveaux vaccins et un pic épidémique Avec un schéma simplifié (une dose unique) et couvrant 20 sérotypes, un nouveau vaccin contre le pneumocoque est désormais remboursé (depuis le mois de mai) chez les sujets à risque présentant des comorbidités. Concernant le virus respiratoire syncytial (VRS), deux nouveautés ont également été mises à disposition l’année dernière. La première est l’anticorps monoclonal nirsévimab (Beyfortus®), injectable aux nouveau-nés et nourrissons pour éviter les formes graves de la maladie. La seconde est un vaccin indiqué et remboursé chez la femme enceinte, ainsi que recommandé (pas encore remboursé) chez les patients âgés (à partir de 75 ans, ou dès 65 ans en cas de comorbidités). Alors que l’épidémie de grippe est en plein essor, « la population est malheureusement sous-vaccinée », constate le Pr Claire Andrejak (CHU d’Amiens). Les vaccins antigrippaux hautes doses, utilisés jusqu’à l’année dernière pour améliorer la réponse vaccinale chez les sujets âgés ou immunodéprimés, ne sont pas disponibles pour cette saison. « On espère qu’ils le seront l’année prochaine, poursuit le Pr Andrejak. Il faudra sensibiliser les soignants et la population à cette différence de dosage ». Quant au Covid, l’absence de pic épidémique saisonnier pourrait amener à revoir le schéma vaccinal actuel. Édité par la SPLF, un guide pratique de vaccination sera distribué lors du CPLF.

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