publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Allergologie

Publié le 24 nov 2010Lecture 2 min

Allergies respiratoires et résistance aux glucocorticoïdes: un phénomène complexe que l'on comprend de mieux en mieux

Dr Dominique-Jean Bouilliez
Alors que 80 % environ des asthmatiques et des patients atteints de rhinite allergique répondent fort bien à un traitement par corticostéroïde bien conduit et à bonne dose, 20 % ne répondent pas à ce traitement. 
Parmi les causes de cette 'résistance', la surexpression d'un isoforme bêta des récepteurs aux glucocorticoïdes est une étiologie majeure selon Laura Pujols (Barcelone) qui a  étudié in vitro et in vivo le comportement de cellules isolées des expectorations de patients asthmatiques non répondeurs ou des cellules de polypes nasaux réséqués par voie chirurgicale. Plusieurs anomalies de ce récepteur ont ainsi été détectées, parmi lesquelles les déficits de liaison du récepteur à son ligand et la translocation du gène codant pour le récepteur sont les plus fréquentes. Sont également incriminées une altération des facteurs de transcription de la protéine-1 activatrice ou l'altération de la protéine kinase à l'origine de la chaîne de signalisation. En toile de fond, la perspective de pouvoir agir sélectivement sur ces anomalies, un peu comme en oncologie. Mais certains patients restent résistants aux glucocorticoïdes malgré la normalité de leurs récepteurs. Pour expliquer ce fait, Laura Pujols rappelle qu'il existe plusieurs phénotypes, tant de la rhinite allergique que de l'asthme. Dans l'asthme par exemple, le phénotype neutrophile est connu pour être résistant aux glucocorticoïdes (contrairement au phénotype éosinophile). Parallèlement, la réaction inflammatoire peut provenir de plusieurs cellules T helper différentes: Th2 le plus souvent, mais aussi Th1 et Th17. Et ces cellules T expriment des cytokines inflammatoires fort différentes, parmi lesquelles l'IL-5 ou encore le TNF-alpha. Ce qui explique que certaines études préliminaires font état de résultats fort intéressants en cas d'asthme résistant lorsque sont administrés des anticorps monoclonaux agissant sur les récepteurs de ces cytokines. L'asthme est donc une maladie très hétérogène, conclut-elle, qui nécessitera probablement dans un proche avenir un traitement ciblé. En attendant, les règles de conduite établies par GINA (Global Initiative For Asthma) restent plus que jamais d'actualité car pour 80 % des patients les glucocorticoïdes sont la pierre angulaire du traitement.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème

Vidéo sur le même thème