Publié le 12 jan 2012Lecture 2 min
Danger des parabens : info ou intox ?
Dr Geneviève Démonet
Les parabens sont des conservateurs utilisés dans les cosmétiques, l’industrie pharmaceutique et alimentaire. Il sont présents dans certains produits naturels (fruits, légumes, fromage, vinaigre, gelée royale, propolis…).
Ils se trouvent sous la forme d’esters : méthyl-, éthyl-, propyl- et butyl-parabens. Un lien entre cancer du sein et parabens a été suspecté dès 2004 sur la mise en évidence de parabens dans les tissus prélevés dans les zones malignes. Les parabens ont cependant une activité oestrogénique 10 à 100 fois inférieure à celle des phyto-oestrogènes du soja. Une récente revue de la littérature n’a pas établi de lien entre cancer du sein et parabens. Des études sur l’animal ont montré que propyl-paraben et butyl-paraben avaient par contre un retentissement sur la reproduction contrairement aux métyl- et éthyl-parabens qui n’ont pas de reprotoxicité chez le rat. Chez l’homme, la pénétration cutanée du butyl-paraben a été démontrée. L’utilisation des propyl- et butyl-parabens est interdite au Danemark depuis janvier 2011. D’autres perturbateurs endocriniens (bisphénol A et phtalates) ont des effets oestrogéniques probablement plus importants que ceux des parabens. Certains composés chimiques présents dans les cosmétiques ont aussi une action oestrogénique sur des lignées de cellules cancéreuses mammaires : salicylate et benzoate de benzyle, butylphényl-méthylpropional, triclosan. L’allergie aux parabens alimentaires et médicamenteux est très rare. Les parabens ne sont pas irritants sur une peau normale. Ils sont sensibilisants lorsqu’ils sont appliqués sur une peau préalablement lésée (ulcère de jambe…). Le taux de sensibilisation aux parabens est de moins de 2 % dans la plupart des études. Il diminue fortement depuis la mise à l’index de ces conservateurs et la baisse de leur utilisation par les laboratoires de cosmétiques qui communiquent sur l’absence de parabens voire de conservateurs dans leurs produits. On voit depuis lors l’émergence d’allergies à d’autres conservateurs et tout particulièrement au méthylisothiazolinone. Celui-ci doit être testé à part à 200 ppm car sa concentration dans le Kathon CG (métylchloroisothiazolinone/ méthylisothiazolinone) de la batterie standard est insuffisante à la détection d’une sensibilisation.
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